mercredi 11 février 2015

Le convoi sauvage. Richard C. Sarafian


On sent bien que le réalisateur se plonge corps et âme dans ce qui se veut être un western "nouvelle vague" qui y va de ses incongruités (le personnage de John Huston scrutant l'obscurité à la recherche d'on ne sait quoi ou exigeant de faire tirer des boulets de canon ... au milieu de nulle part) et de son étrangeté un peu trop fabriquée à mon goût. Evidemment quelle belle idée que cette arche de Bass se baladant d'un bout à l'autre de l'Ouest pour des raisons purement mercantiles. Mais n'est pas Werner Herzog qui veut (on pense forcément à Fitzcarraldo) ? Sarafian a la main lourde et n'a pas vraiment le rythme (narratif) dans la peau. L'idée du Survival (malgré ses trouvailles et son réalisme appréciable) ne fonctionne pas terrible parce qu'il use de la répétition et des mêmes cordes et qu'on passe bien trop de temps sur les efforts de Bass pour rester en vie (la scène des loups, les pièges, réapprendre à faire du feu...). Les flashes back surgissent de façon pas très fine non plus (la femme accouchant près d'un arbre mort et s'y agrippant, jolie scène puis regard sur Richard Harris puis flash back avec son bébé galopant sur une plage... Mouais) et lorsqu'on revient sur le personnage incarné par John Huston, il y a comme une impression de surplace autour des mêmes questions : "est-il mort ? Que regarde-t-il ? Où nous emmène-t-il ?... Trop de brouillard autour des intentions du Capitaine finissent par lasser. D'ailleurs l'histoire de vengeance n'accroche pas beaucoup plus. Pour résumer, de très bonnes idées (ce bateau roulant dans des décors enneigés, la lutte d'un homme revenu à l'âge de pierre pour survivre, sa relation trouble à son père de substitution) mais que c'est lourdingue dans la construction et l'alternance des scènes de l'homme seul et du groupe d'hommes attendant avec angoisse son retour...

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