lundi 2 février 2015

Heavenly Creatures. Peter Jackson



Fait divers criminel ? Passion mordide et jusqu'au-boutiste entre deux adolescentes relatée via la découverte de leur journal intime ? Difficile d'imaginer Peter Jackson aux commandes d'un tel projet... Et pourtant, voilà l'une ses belles réussites et la preuve qu'il est aussi doté de sensibilité et d'appétit pour la psychologie fine et décryptage d'un âge épris d'absolu, étanche à toute société normative. On peut aussi le créditer d'une capacité à repérer des talents à éclore (la révélation Kate Winslet). Heavenly Creatures n'est pas exempt de défauts mais il est pour toutes ces raisons une facette singulière et précieuse dans la filmographie de Peter Jackson. Parce qu'il y mélange comme souvent le très inspiré (l'aspect réaliste, rugueux et abrupt qui nous saute au visage dès l'ouverture et cette course à travers champs pour s'effacer puis resurgir au cours d'une sacrée déflagration finale) et un tape-à-l'oeil pas indispensable dont il est coutumier : retour à du figuratif, de l'onirique, des prouesses visuelles, du sur-montrage de biscoteaux en somme... Mais voilà, le final et le retour au réel rattrape l'ensemble et redonne au film sa cohérence de film autour d'un fait divers tragique et qui ne cherche jamais à expliquer autre chose que le choc des générations filmé comme celui de deux civilisations qui viendraient de se rencontrer. "Allô la Terre, ici l'adolescence !"

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