mardi 3 février 2015

We own the night. La nuit nous appartient. James Gray


J'en attendais vraiment beaucoup de cette nuit prétendument possédée… Or, dans toute possession au sens d'une belle emprise, il faut un minimum de folie, de souffle dément au coeur de la nuit. Et c'est ce qui pour moi manque au film. James Gray a un vrai talent pour les beaux genres balisés. Mais trop de classicisme peut finir par lasser. En dehors d'une belle et folle poursuite en voiture et d'un final champêtre envahi par les flammes qui révèle le personnage principal à lui-même comme au monde, tout ceci ronronne sacrément et se révèle ultra attendu, J'ajoute qu'une forme énervante de manichéisme alourdit un classicisme déjà pesant. Beaucoup trop de bons sentiments et de sirupeux échanges entre frères, entre fils et père, de niaiseries viriles et superflues pour totalement retourner le spectateur… L'exemple typique c'est ce final franchement lourdingue sous la bannière étoilée où toute nuance, toute ambiguïté (si salvatrices en matière de film noir) semblent s'être évaporées pour ne laisser place qu'au bleu calibré d'un uniforme de police. Bref We own the night est certes pas mal du tout mais pas exempt de vilains défauts.

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