jeudi 20 novembre 2014

Tabou


Le tout début n'est pas rassurant. On est empêtré dans un présent immobile et à certains égards on pense à du film d'auteur dans ce qu'il peut avoir de plus prévisible et de plus énervant. Plans interminables, silences censés en dire long, visages interdits... Et puis voilà il s'agit forcément de la chronique d'une vieillesse aux abois dans un quartier populaire de Lisbonne... Bref ça va heureusement vraiment décoller dans la deuxième partie formellement très travaillée (noir & blanc, muet) avec ce récit initiatique qui nous est conté au passé, en privilégiant une narration simple et pleine d'une candeur délicieuse. Une passion dévorante et paradoxalement quelconque, sans surprises. C'est d'ailleurs la limite de Tabou. On pourrait lui appliquer une morale de l'histoire qui ne surprendra personne : les histoires d'amour finissent mal en général, même sous d'autres cieux, même au temps du Portugal grande puissance coloniale, même en noir & blanc, même à l'époque reculée du muet... Sinon c'est beau, surtout la partie remémorée.

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