vendredi 28 novembre 2014

A Touch of Sin


Il y a d'abord dans A Touch of Sin un réalisme fracassant. On a vraiment le sentiment de côtoyer les personnages et de se promener dans ces décors parfois urbains parfois industriels (de grandes friches, des carrières...), parfois étouffants (Lieu de charme, usine). La Chine populaire n'a jamais si bien porté son nom. Cette immersion dans le réel tranche avec le soin méticuleux apporté aux scènes de fulgurances. Car il est ici question de personnages (femmes et hommes) qui déchaînent soudainement leur violence parfois au bord de la crise de nerfs, par émotivité, y compris contre eux-mêmes et parfois beaucoup plus froidement, cliniquement, pour exécuter un contrat par exemple... Ces histoires mises bout à bout seraient inspirées de faits divers. Ce qui se sent très fort à l'écran. Il n'y a pas de hasard.

J'adore particulièrement le premier segment dont le personnage principal est un fusil, littéralement. Très vite le tireur s'efface derrière le canon qui chaque fois qu'il apparaît provoque des sueurs froides. Je suis moins fan des 3 suivants (le tueur masqué puis la passeuse qui pète les plombs puis la bluette d'adolescents et leurs inévitables désillusions...).

On se demande d'ailleurs si le film aurait eu la même force, la même intensité, sans cette constante d'un épilogue sanglant ou simplement choc au terme de chaque nouvelle histoire. Je veux dire par là : ces déflagrations gardent-elles leur efficacité lorsqu'elles sont aussi systématiques ? Je ne le crois pas. Enfin, j'ai surtout un problème avec l'enchaînement des segments d'histoires qui sonnent souvent comme des trucs bien commodes et pas très réfléchis (un camion renversé, un bus,...) pour créer un lien, une harmonie quelque peu factice au final.. Mais sinon, c'est fort, mieux que n'importe quel voyage en Chine. Regardez ce film, ça prend aux tripes.             

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