dimanche 9 novembre 2014

La Planète des Singes : L'affrontement


Je me suis bien marré en lisant la critique du film dans Le Nouvel Obs. Je ne résiste pas à l'envie de la restituer en l'état : "Le film, lui, est un magasin d'exposition pour effets spéciaux, maquillages, 3D et costumes en poil de yak. Bête à pleurer (...), le scénario a été écrit par un gars qui a le QI d'une pelure de banane". C'est excessif mais il y a du vrai. On a le sentiment de moyens qui n'ont pas été déployés à la même viteese ou avec la même conviction que les idées qu'ils sont censés servir. Je m'explique : pourquoi faire autant d'efforts sur le plan des effets spéciaux, pourquoi créer des singes aux traits tellement différenciés, avec chacun une lueur particulière, une profondeur dans le regard, une complexité revendiquée si c'est pour placer ces personnages dans un cadre aussi manichéen ? Premier problème : cette scène d'introduction où Ceasar réprimandant silencieusement son fils pousse un grognement qui se traduit à l'écran par "Pense avant d'agir"...  Et pourquoi pas "Qui ménage sa monture ira loin" ??? On est déjà dans la simplification d'une communication non verbale (pourtant passionnante à exploiter au cinéma) qui peut légitimement provoquer l'hilarité. Deuxième problème : la musique omniprésernte et qui lors qu'elle disparaît se re-déclenche toute seule, larmoyante, dès la moindre contrariété d'un des personnages principaux. Troisième problème : la communauté d'humains totalement délaissée par le scénario malgré un final qui privilégie le parallèle lourdingue entre gentils et méchants. Du coup, ça se résume chez les humains à de gentils bobos écolos d'un côté face au grand méchant Gary Oldman de l'autre... Binaire vous avez dit binaire ? Pour couronner le tout, les singes qui avaient fait preuve d'une telle attention dans l'écriture et les effets spéciaux vont également se résumer à un Caesar sagement benêt (Singe pas tuer Singe... Ah bon première nouvelle ? je croyais que le singe était un loup pour le singe...) face à un très très très méchant "bras droit" sanguinaire au possible (la faute aux hommes) et sans la moindre nuance ni lueur d'humanité. Reste une excellente séquence où le très méchant Singe rejoue l'animal de cirque pour mieux endormir deux humains plus décerébrés  tu meurs... Mais dans l'ensemble, un bien beau gâchis.

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