vendredi 23 janvier 2015

Only lovers left alive. Jim Jarmush


Très belle intro en matière, smoothy-psychédelico-rock'n roll, sorte d'enroulement sensuel du spectateur autour d'un 45 tours. Très beau dernier plan et tous les instants "Beat Generation" qui le précèdent à Tanger. J'adore aussi la première dégustation d'un sang d'une cuvée exceptionnelle et l'extase qu'elle provoque chez 3 des personnages principaux. Moments sublimes. Pour le reste, c'est emprunté, bavard, et trop littéralement paraphrasé (les références aux illustres prédécesseurs pour bien faire comprendre que ces dandys se connaissent depuis la nuit des temps - un euphémisme - puis la recherche de carburant par des voies certes civilisées mais néanmoins mercantiles pour bien faire comprendre qu'on est arrivé au temps maudit du Capitalisme où tout s'achète et tout se vend, même ses propres enfants, même son propre sang...). Et puis ces deux personnages ont tout d'ingrats vampires, de bobo snobinards suceurs de sang et qui pètent dans la soie de leurs souvenirs poussiéreux. Guère en prise avec la réalité qui les entoure. Ce qui nous les rend franchement très très peu attachants derrière leurs lunettes fumées. Et je ne parle même pas du scénario trivial et trop prévisible :  la soeur rebelle qu'on voit arriver à des kilomètres à la ronde et qui se lâche sur une sucrerie à visage humain obligeant le couple d'amoureux sans âge à se carapater dans leur planque de Tanger où l'on apprendra le pot-aux-roses de la bouche du vampire incarné par le toujours génial  John Hurt : "dans ces pays-là, évitez les hôpitaux (sic), je suis tombé sur du sang contaminé et je arrrrgh vais passer l'arme à gauche gloups"... Une problématique proche de celle des pastilles pour rendre l'eau buvable... Idée qui peut légitimement agacer. Bref, dans Only lovers left alive, il y a du lourd dans les deux sens du terme : du balaise (comme le personnage incarné divinement par Tilda Swinton) et du lourdaud !

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