lundi 12 janvier 2015

Memento. Christopher Nolan


Je ne me base que sur le souvenir de la première et seule séance au cinéma en 2001. Il faudra donc sûrement que je le revois pour affiner voire réévaluer cette première impression. Toujours est-il que je fus bluffé par ce petit casse-tête ingénieux, surprenant et finalement assez profond dans le sens où la forme y rejoignait divinement le fond. Memento faisait soudain émerger cette figure d'anti-héros (presque christique), de martyr paranoïaque répandant la mort sans l'avoir vraiment voulu dans un premier temps, avant de reprendre la main pour mettre un terme définitif à son cauchemar. Un héros intimement persuadé d'être dans le vrai parce que croyant aveuglément à "ses écrits saints", ces petites injonctions mystiques recouvrant son épiderme comme une peau de chagrin et qui l'autorisaient à ne plus se rappeler, en d'autres termes à ne plus penser par lui-même... C'est pour cela qu'au-delà de l'intelligence et de l'efficacité de Memento comme exercice de style, se dessinait en arrière-plan une belle charge (peut-être inconsciente) contre toutes les formes d'embrigadement de l'esprit humain. Terriblement d'actualité.

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