jeudi 11 décembre 2014

Zabriskie Point. Michelangelo Antonioni


Si je voulais résumer en étant taquin, je dirais qu'avec Zabriskie PointPink Floyd a révolutionné le Clip Video avec une durée hors normes d' une heure 49 et un réalisateur en vogue pour le faire. Mais si j'en parle c'est que j'aime bien. C’est vraiment parce que c’est Antonioni, que c’est Pink Floyd aux oreilles, et surtout qu’il y a deux ou trois incroyables morceaux de bravoure cinématographiques : le cœur du film avec la montée aérienne du désir, une danse lascive de séduction par le petit objet volant tournoyant dans des décors d'une beauté grandiose pour mieux hypnotiser sa proie, une voiture perdue dans le désert Mojave. Puis l’amour à 20 ans sur des tumulus de désir à éclore, parce qu'ils sont jeunes, qu'ils sont beaux, qu'ils sentent bon la poussière chaude. Moment qui culmine dans des visions sensuelles et orgiaques sous un soleil miséricordieux. Enfin je retiens les derniers plans sublimés par la musique de Pink Floyd juste après les explosions à répétition (qui elles énervent plus qu’autre chose). Sinon pour dire vrai, tout le début est franchement bancal : la trivialité des échanges entre étudiants pseudo révolutionnaires dans une salle de classe puis les échanges de coups de feu, moyennement filmés, pas terriblement amenés. Tout le reste qui s’étire en longueur de façon invraisemblable. Des plans qui ne se tiennent pas et n’en finissent plus. Et une intrigue globalement d’une naïveté confondante, qui peine à nous porter avec elle, faute de scénario. Je crois qu’en mixant le beau et fabuleusement terrien Badlands avec ce psychédélique et aérien Zabriskie Point, y aurait eu matière à accoucher d’un sublime objet. Mais en l’état celui-ci se résumera aux 2 ou 3 moments d’anthologie cités ci-dessus C’est déjà pas mal vous me direz ! 

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