dimanche 28 décembre 2014

History of Violence. David Cronenberg


Pour moi le bon titre c'était History of Lie... Ca disait plus du film et du ressenti chez le critique enfumé. Au-delà de la nature violente du héros (et par contamination des autres personnages du film, dont la famille, noyau tendre et censé en être préservé), il est ici surtout question d'un pseudo secret de polichinelle autour de la schizophrénie du personnage principal qui ne tient pas très longtemps et déboule sur l'invraisemblable mensonge dont il rend inévitablement complice sa femme (complicité qui culmine avec une belle scène de sexe sauvage et puissant dans les escaliers de la maison familiale). Sinon, je trouve en le revoyant que ce film a surtout bénéficié du syndrome "Ca a l'air calibré mais en fait c'est profond". Alors que c'est absolument le contraire. On prête beaucoup de qualités et de profondeur à History of Violence qui n'en méritait pas tant. Exemple : toute la fin et la confrontation avec le frère (fort bien campé par William Hurt) a quelque chose de volontairement parodique (Le Parrain version cocaïnée) qui n'honore pas les prétendues réflexions par ailleurs suscitées jusque là. Avec cette violence figurative assumée, le film fait involontairement l'apologie d'une violence (montrée et débridée) qu'il aurait dû au contraire passer son temps à condamner sèchement. Pour tout dire, c'est quand même pas mal (belle scène finale autour d'une table où le silence et le péché semblent être devenus l'ordinaire pour cette famille) mais rien de franchement transcendant. History of Violence reste donc ce qu'il a toujours été : une série B efficace, un petit thriller sans l'envergure qu'on voudrait bien lui prêter. Avec en plus le mauvais goût de prendre un malin plaisir à montrer une violence qu'il aurait dû suggérer (comme par exemple dans la scène des escaliers). La véritable violence de l'Histoire se manifeste dans ses coursives. Jamais dans la lumière.

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