lundi 25 décembre 2023

L'Atalante. Jean Vigo

 

La dernière image ? ces plans brûlants, à l'emporte pièce, sur la nuque offerte de Dita Parlo. Quasi caméra portée, aussi vivante que les personnages, aussi enlevée que le cadre toujours surprenant, constamment renversant.

C'est ce qui me frappe en découvrant L'Atalante sur le tard : sa modernté, sa liberté aussi, le sentiment que Jean Vigo a ce truc en plus dans le fond de l'oeil, de l'âme, des deux, pour enchanter chaque plan, pour livrer des instants de grâce suspendus.

Son regard fait beaucoup. C'est un peu la nouvelle vague avant l'heure. Des acteurs habités (Michel Simon fantastique dont on perçoit qu'il improvise souvent avec le génie qu'on lui connaît), une caméra qui danse autour, beaucoup d'extérieurs divinement filmés, un poète éclairé à la baguette qui livre des moments d'anthologie : la course éperdue sur le sable, le bal et son côté Raymond Quesneau période Zazie dans le métro, l'arrivée dans le brouillard sur Paris, les déambulations éthyliques de Jules, l'intérieur cosy constellé de chats, la recherche de l'être aimé sous l'eau... 

Une vraie claque surtout lorsqu'on réalise que l'Atalante n'est qu'un premier long métrage réalisé avec trois bouts de ficelle (peu de moyens, cela se voit) mais par un authentique génie en 1934 !!!   



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire