lundi 25 décembre 2023

La femme au portrait. Fritz Lang


La dernière image ? Cette femme de la séquence finale qui vient demander du feu et retrospectivement le héros qui s'exclame "non merci", sorti de son cauchemar il y a si peu et conscient du risque qu'il court à lier relation avec cette inconnue face au portrait qui pourtant le fascinait tellement.

Fritz Lang raconte par le menu la façon dont les histoires qu'il crée lui viennent... Du réel. Toujours. Un tableau dans la rue, une anecdote sur les effet sd ela Valéeriane, un fait divers, le visage bonhomme de l'homme du vestiaire, le portier de nuit et sa silhouette élancée...   

Le film commence de façon très classique avec ce dérapage incontrôlé dans l'appartement de la jeune femme dont le héros s'éprend. Après coup, on comprend que tout ce qui s'exprime ici est psychanalytique (la peur de franchir la ligne rouge de son désir, la crainte de tomber nez à nez avec le mari ou l'amant en furie, la culpabilité née de ce qu'on imagine être la réaction de sa femme et de ses enfants en découvrant la duperie du père de famille).

Puis l'engrenage se met en place et dès le lendemain matin, nous entrons par le menu sur tout ce qui menace la tranquillité et la santé mentale du héros. On pense alors à Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon lorsqu'il est malgré lui contraint de revenir sur les lieux de ses méfaits... L'adultère, le meurtre, la dissimulation...  

L'iirruption du maître chanteur vient rajouter une couche au drame inexorable qui se met en place.

Et tout ce temps, il n'était pourtant question que de cinéma onirique, avec ses plans énigmatiques sur des tables de chevet où le téléphone décroché sonne inlassablement dans le vide (la passion par exemple d'un David Lynch dans ses futurs films non moins oniriques).

Le fameux gros plan sur le visage d'Edward G Robinson enfoncé dans un fauteuil qui passe imperceptiblement de son intérieur au salon impersonnel d'un l'hôtel de luxe est proprement génial.

Voilà donc un film qui l'air de rien a essaimé bien au-delà de ce qu'on peut en imaginer. Un certain cinéma mental est peut-être né avec ce film de Fritz Lang.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire