jeudi 28 décembre 2023

Chinatown. Roman Polanski

La dernière image ? Evidemment ce plan de fin secoué d'un interminable coup de Klaxon qui glace les sangs tant il est annonciateur du pire... Fantastique séquence finale qui marque à tout jamais les esprits.

Que dire sinon que Dashiell Hammett, Jim Thomson ou Raymond Chandler ont trouvé à qui parler dans ce chef d'oeuvre qui ne singe pas (comme trop souvent) mais réinvente le genre et le mythe du détective privé en lui donnant assez de chair (celle du nez en particulier), de cynisme (ce Jake Gittes prêt à tout pour percer chaque secret tombé suer son chemin) et de sentiments malgré tout : je pense à son regard trouble quand il reçoit de la bouche du personnage divin de Faye Dunaway enfin la vérité sur sa soeur / fille et qu"il comprend confusément le malheur qu'il cause aux femmes qu'il a essayé de protéger en vain. Explication en filigranne de sa distance et de ses froids calculs...

Que de séquences mémorables où de l'intime familial à la sphère politique (gestion de l'eau aux alentours de Los Angeles), Polanski sait comme personne nous faire passer de l'infiniment petit à l'infiniment grand (dans tous les sens du terme) sans jamais changer de repère / paradygme. Tout ici est à la fois quantique (les effets infinitésimaux des actes posés par les personnages sur eux-mêmes) et gravitationnel (la gravité, le poids du destin, de cette culpabilité sur les épaules des différents personnages émaillant le récit).

Polanski à son meilleur !

Et quel score ! Jerry Goldsmith was here.



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