mercredi 1 mars 2023

Le jeu de la dame

La dernière image ? Le début de cette mini-série, l'enfance de l'art, moment où tout se joue, l'âge des possibles dans cet orphelinat où l'échappatoire prend forme dans une cave puis au coeur d'une projection dans une salle obscure pour s'achever dna sl'arrière boutique des paradis artificiels derrière une cloison vitrée appétissante. 

Sinon voilà une série bien trop sage, trop apprêtée, trop léchée, trop propre sur elle (comme l'actrice, qui minaude à chaque nouveau plan). Malgré une reconstitution soignée de l'époque, le film ne se départit jamais de la mécanique éculée d'un Rocky like, de ce combattant qui pour se frotter aux meilleurs (un impitoyable russe, tiens, tiens) va devoir vaincre ses démons et apprendre à écouter, apprendre aussi à se faire confiance.

C'est comme si pour illustrer une partie d'Echecs on ne jouait qu'avec les petits pions... De façon linéaire et verticale. Où est passée la folie ? La passion qui va avec les Echecs, le Bridge ? ces jeux qui rendent vraiment fous... 

Tout ici est trop léger, frivole, tout se noue dans l'apparence d'un tenue impeccable et pas assez dans l'intériorité... La lutte intérieure, la furia d'un femme transfigurée lorsqu'elle se projette au plafond pour visualiser ses parties endiablées...

Moi j'aurais vu ce film comme La faim (Knut Hamsun brillamment adapté à l'écran par Henning Carlsen)... Filmer le génie comme une vertèbre manquante, une absence, un déséquilibre jusque dans la mise en scène, filmer l'horreur des gouffres amers de l'"addict", filmer l'impossible, filmer au coeur les effets de la drogue sur l'inspiration de la joueuse. Prouver par l'image que les échecs sont une  expérience hors normes de manque, d'obsession comme peut l'être le prédateur affamé cherchant sa proie.


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