dimanche 5 mars 2023

Nightmare Alley


La dernière image ? Le héros marche dans un champs désert, une maison un flammes en point de mire... Cela rappelle un peu Les moissons du ciel (Terence Mallick).. J'aime beaucoup aussi les premiers plans dans la fête foraine sous un ciel d'orage la nuit, avant d'être inondée par une pluie battante...  Immersion réussie, images fortes, atmosphère de film noir joliment restituée.

Ensuite, malgré des qualités certaines, notamment le dernier tunnel de 45 minutes plutôt bien réalisé, je retiens trois difficultés assez insurmontables autour de ce film.

La première concerne sa durée. Comme je le dis à l'instant, il y a peut-être 1h à 1h15 de trop... La première heure 45 est objectivement interminable... Nous sommes dans la construction d'une attente mais de quoi au juste ? Ce n'est pas clair.

Ce premier écueil est renforcé par (et c'est le deuxième problème) le sentiment que les personnages, malgré la reconstitution soignée d'une époque et d'un genre, n'existent pas, qu'ils ne se résument qu'aux stéréotypes du genre (Un Great Gatsby de pacotille, la femme fatale de service, le milliardaire et ses morts sur la conscience...). Une galerie de photos fades, un long métrage sur papier glacé qui ne nous laisse pas entrer prendre place parmi ses personnages... Paradoxe ultime lorsque le film est censé raconter la façon dont un charlatan pénètre justement dans l'esprit chagrin de ses victimes...      

Et cela m'amène au troisième point, le plus rédhibitoire à mes yeux : il concerne le personnage central, son âge, son mystère, les raisons qui peuvent permettre aux spectateurs de le suivre, de craindre pour lui, de le comprendre aussi. Le voilà par exemple qui démarre en étant mystérieux voire mutique... Il acquiesce et ne dit mot. Puis il devient soudain artiste, dessinateur, volubile, séducteur, metteur en scène... Cette évolution n'est plausible que si le personnage est au départ un jeunot malin et malléable qu'en apparence trouvant ainsi grâce aux yeux des vieux "singes" de la troupe foraine... Mais le fait que l'acteur ait ici la quarantaine fait qu'on n'y croit pas une seconde.... De même que ce côté Gatsby le Magnifique arpentant ses Chemins de la Haute ville, véritable personnage vénal qui aspire à fréquenter les milieux les plus en vue, ne passe pas puisque le personnage est trop "vaguement" écrit...

Restent ces dernières 45 minutes qui fonctionnent malgré tout sur le plan du rythme de la narration et de l'intensité jusqu'à un final plutôt réussi où l'on retombe sur ses pattes. Mais ça arrive bien trop tard.                  

   



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire