Haddonfield, Extérieur nuit
Un tueur sur la route
James Ellroy avant l'heure
Being Michael Myers,
C'est l'avoir dans la peau, s'y glisser
Ici l'on voit d'abord avec ses yeux
Puis il s'évapore, se dilue,
Jusqu'à se fondre dans le décor,
Identité flottante, abstraite,
Finit par contaminer l'air
Devenir omniprésent,
Entre ici et là-bas,
Nulle part et partout.
Il était lui, devient le "nous",
L'invisible est devenu visible
Sous le masque des transgressions
Dans un rituel de tous les passages
De l'enfance vers l'âge adulte,
Du soi vers le surmoi,
De l'ordinaire vers l'extraordinaire
Au cours d'une nuit, d'un rite initiatique,
Pour devenir le super-héros ou l'idole maléfique.
La nuit des masques ?
Un acte de naissance, mieux une question :
Qu'est-ce que le mal absolu ?
Un homme sans identité ?
Déraciné ? Anesthesié ?
Un souvenir peut-être, dans toute société,
Du rôle dévolu à chaque citoyen.
Se cacher le visage alors ?
C'est aller au-delà des apparences,
Révéler sa nature profonde.
Le temps d'une cérémonie
De sa musique minimaliste,
Dont le venin s'écoule goutte à goutte,
Imprègne chaque petite parcelle
D'une ville au demeurant charmante.
Le slasher qui tenait lieu de programme
Etait donc un film fantastique,
Le plus grand des cauchemars :
Psychanalytique, psychopathologique !
Un écran parfaitement noir sur lequel
Projeter notre peur la plus enfouie.
Celle qu'on peut avoir de soi-même.
Doublement. Michael Myers.
My My. Sous le masque
Se cache un peu de
Chacune et chacun d'entre nous.
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