vendredi 4 décembre 2015

Interstellar. Christopher Nolan


Intesrstellar n'est franchement pas terrible mais pas complètement nul pour autant. Je pense en particulier à de beaux moments d'émotions - le sujet s'y prête grandement il faut bien dire. Premier moment fort c'est évidemment le départ du père dans une première partie très inspirée de L'étoffe des héros, (l'échange de montres comme l'anecdote du chewing-gum dans le film de Philip Kaufman). Premier chapitre qui est aussi le moins réussi parce que sonnant faux en tout point. Un toc qui va culminer dans une décision assez grand guignolesque d'aller sauver le monde aux confins de l'espace en deux temps trois mouvements, moment de bascule qui ne convainc pas une demi seconde. Mais bref passons sur la vraisemblance...

Puis c'est la longue ligne droite, boursouflée, indigeste dans l'espace où jouant à saute-moutons de planète en planète, une longue errance s'achève par un combat avec un super méchant (Matt Damon n'y croit guère en passant) digne d'Incassable ("Oh mais que votre bonheur m'exècre c'est pourquoi nous allons rester là et je vais tous nous tuer beuh") pour des sommets de ridicule qu'on voit venir en plus de très très loin, parce qu'ils marchent longtemps je peux vous dire... Heureusement ce long tunnel flasque, indigent est émaillé du visionnage de videos envoyées de la terre par les enfants qui ont grandi et forcément ces moments-là vous tirent les larmes comme le lait d'un vache sur le point d'expulser ses petiots, ou pour prendre une image qui parlera aux téléphages comme quand un héros de Koh Lanta se voit remettre une lettre ou une vidéo sucrée d'un proche accompagnée d'un musique genre l'Ave Maria de Schubert... Ca marche toujours ! 

Enfin la dernière partie me semble être la plus intéressante, la plus Spielbergienne (époque AI) celle qui tente le plus d'approcher la poésie de l'Odyssée de l'espace sans jamais y parvenir hélas mais en réservant une très grande scène je trouve, celle des retrouvailles entre le père et la fille alors que tous les repères spatio-temporels ont volé en éclats...

Pour ces trois moments lacrymaux le film est touchant, pour le reste c'est Klug et compagnie, pas crédible et surtout interminable avec des seconds couteaux cantonnés à servir la tambouille en étalant ici et là des définitions de trous noirs et moins noirs tout droit sortis de Wikipedia... Pas bien passionnant comme cette scène complètement premier degré qui nous restitue la théorie des cordes depuis l'intérieur de cordelettes mollement élastiques ressemblant étrangement à des étagères de bibliothèque, ce qui permet bien pratique de faire le lien avec la chambre d'enfant de la petite Murphy... Vous avez dit métaphysique ? Ne serait-ce que pour la dimension surhumaine et poétique probablement recherchée, rendez-nous Kubrick par pitié !

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