lundi 29 avril 2024

Rashomon


La dernière image ? Deux moments reviennent puissamment, qui sont d'ailleurs les deux faces d'une même pièce. J'ai d'un côté le déluge sous cette porte dont on ne sait s'il s'agit d'un bâtiment dont la construction a été interrompue ou d'un édifice achevé mais ayant subi les ravages de la guerre. De l'autre on est saisi par la chaleur érotique de cette journée d'été où l'on transpire, où l'on traque le moustique jusque dans les nuques, où l'on cherche de la fraîcheur, la douceur d'un petit somme sous un arbre. l'après, les conséquences de ses actes, l'enfant parfois.. Et l'avant bien sûr, le désir brûlant, l'irréparable parfois....
 
Rashomon est déjà à saluer pour sa construction brillante, moderne, étourdidssante, qui donne à comprendre que le regard et l'interprétation sont les choses les moins partagées du monde... des anti vérités. Chacun y voit toujours midi à sa porte... Se grandit ou se rabaisse selon ses propres objectifs. Ce kaléidoscope est éclairant sur les raisons toujours insondables qui amènent un drame malheureux, cruel, injuste à se produire. En cela, le film est un conte universel qui ne vieillit guère. 75 ans après, il fait mouche. C'est la marque des grandes oeuvres.

La mise en scène est d'une vivacité rare. Je pense à cette façon qu'a Kurosawa de capter la lumière qui faufile à travers les branchages. On se dit que Terence Malick (grand amateur du style) s'en est beaucoup inspiré.

Un bien grand film qui exploite le filon du genre, du crime pour captiver le spectateur et ne plus nous lâcher jusqu'à un dénouement qu'on n'est pas prêt non plus d'oublier. Ce bébé, la pluie qui cesse, l'espoir qui renaît... Un peu comme dans l épilogue de Pusher 2 de NWR.

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