mercredi 20 avril 2022

Illusions perdues

La dernière image ? Le piège qui se referme sur le personnage principal et sa jeune protégée (amoureuse) lors d'un cruel épilogue sur une scène de théâtre. Tout est brillamment amené. 

Qu'est ce que j' ai aimé ! Guy Debord et sa société du spectacle est pleinement là, s'étale fidèlement sous nos yeux. 

On pourrait reprocher au film de trop raconter la société d'aujourd'hui à travers l'oeuvre Balzacienne, mais je trouve au contraire qu'il ne fait que dire une chose : quelles que soient les époques, aussi lointaines nous semblent-elles, les mêmes enjeux se répètent à l'infini. L'aristocratie de sang est remplacée par celle de la bourgeoisie, des artistes, des médias...

On veut éditer mais déjà le "buzz" est recherché, le conflit sur la place publique, le scandale, l'odeur du sang propice au succès de librairie. D'imprimerie en l'état. 

Etre acteur alors c'est être passé par les bonnes institutions... Avoir été une "fille de rien" vous condamne irrémédiablement.

Le jeune acteur est fabuleux dans sa transformation progressive. Tous les acteurs sont épatants. Voilà un grand film que tout porte à aimer aujourd'hui comme demain ou hier (il aurait pu sortir dans les années 70 sans rougir face à la production d'alors).

Je ne l'ai pourtant pas vu dans de bonnes conditions (l'avion) mais je ne l'ai pas quitté d'un regard, et il m'a nourri. Quand j'y repense je reprends le livre de Debord et m'y replonge avec délice. Tout était là, tout est là, tout sera là. Rien ne change. D'ailleurs, rien ne se transforme. Décidément !            

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