jeudi 19 juin 2014

The Ghost Writer. Roman Polanski



Polar aux joussifs accents métaphysiques dans un écrin de mise en scène d'une sobriété qui frôle la perfection. Décidément, Polanski garde la très grande forme par inttermitence. Il est capable d'alterner les gros ratés (La neuviève porte, Olivier Twist...) et des sommets de cinéma (Le Pianiste et maintenant The Ghost Writer). Car voici un conte paranoiaque où chaque détail est interprétable par le personnage principal comme par le spectateur. Telerama soulignait à juste titre que "la surprise finale et ses retentissements rappellent l'étrange et terrible formule de Lacan : La paranoïa, c'est la vérité ". Rien de plus vrai ! Tout est dit. The Ghost Writer est comme son nom l'indique hanté par le prédecesseur du personnage principal (qu'on a détaché auprès d'un homme politique savoureusement incarné par Pierce Brosnan). Ce qui dans l'esprit n'est pas sans rappeler le contexte idoine du Grand Sommeil (Raymond Chandler). Il y a de la même façon dans The Ghost Writer un sous-texte, un arrière plan, des indices disséminés dans la géographie de cette île fantômatique et déserte comme à la marge de ce fameux livre qui résonne dès lors comme une forme testamentaire... N'est-ce pas le sens profond de ce que l'oeuvre de tout créateur recèle ? Un message secrètement universel qui lui survit à travers cette dernière ? Ce faisant, Roman Polanki livre au-delà du brillant exercice de style une grande réflexion sur la création artistique

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