mercredi 25 juin 2014

Salo ou les 120 jours de Sodome. Pier Paolo Pasolini


Le film indissociable du cinéma Accatone où je l'ai vu dans les années 90. Je garde un souvenir mitigé de la séance. Ennui parfois, écoeurement aussi, mais toujours troublé quand j'y repense... Le genre de film qui creuse des plaies profondes en vous. Plaies qui seront susceptibles de se rouvrir occasionnellement, sans prévenir. Avec le recul, Haneke cherche dans Funny Game à créer le même malaise chez le spectateur qui regarde impuissant l'innommable sans rien pouvoir y faire. Quelque chose d'inéluctable ets à l'oeuvre. Ici il y a beaucoup plus, Pasolini prend au pied de la lettre cette réflexion qui veut qu'une eau dont on fait monter la température très lentement aura la peau de celui qui est plongé dedans, privé de stimuli salvateurs... Pasolini nous dit que toute société totalitaire, toute dictature maquillée, fonctionne précisément comme cela, de façon souterraine, pour pervertir l'innocence, pour amener la parcelle d'humanité en nous doucement, très doucement, par palliers, à se corrompre ultimement. Salo a probablement vieilli, mais les idées qu'il contient sont si corrosives à l'esprit, disent tant de vérité de nos sociétés, qu'il est difficilement oubliable. Il dit aussi beaucoup du monde chimérique de  spectacles que nous nous sommes lentement fabriqué à coups de télé-réalités consacrant le simulacre moderne de ce que furent les jeux du cirque...

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