samedi 15 mars 2014

Les Bêtes du sud sauvage


Jolie surprise que ce conte poético-réaliste rendu possible grâce au choix du point de vue : la petite fille prise dans le tourbillon du Sud sauvage. Maintenant faut rester objectif : la difficulté d'une telle entreprise à se maintenir d'un bout à l'autre en termes d'intensité vient de ce que ça démarre trop fort et trop haut. Quand on est tout le temps dans l'outrance, les hurlements, la gadoue, difficile de construire des variations, une progression. S'en dégage une forme de systématisme. Cette petite héroïne est d'emblée une enfant privée d'enfance, de mère. Elle n'a donc pas grand chose à perdre, et dès lors que la catastrophe climatique ou que la maladie du père s'annoncent, les enjeux sont déjà plus ou moins vidés de sens. Du coup, ça patine côté narratif. Je crois que le film aurait également gagné à rester campé à hauteur de fille jusqu'au bout, laissant glisser sur elle les choses les plus abominables, laissant dans le flou les visages autour d'elle. Or dès que la photo de famille se fait plus nette, des petites solidarités de pacotille se mettent en place (les habitants de ce petit caillou seraient tous gentils, solidaires et aimants…) on tombe alors dans les sentiments faciles, dans le côté survivants solidaires malgré le mauvais sort qui s'acharne… Bon, mais c'est quand même pas mal du tout et sacrément inspiré sur le plan visuel pour un premier film !

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