samedi 29 mars 2014

12 years a slave. Steve Mc Queen


Hélas plat et répétitif, linéaire et démonstratif, à sens unique et à aucun moment intérieur... Steve Mc Queen continue de creuser son sillon. Il est décidément le cinéaste de l'exposition au sens artistique du terme. Le chantre du happening sur grand écran. Je pense à cette scène où martelé de coups par un sudiste dégénéré, le personnage principal est tellement "photographié" dans un plan fixe qui s'étire tellement en longueur qu'on finit par se sentir dans la peau d'un bobo déambulant dans le vernissage d'un artiste ayant pris trop de coke... Autre scène du même accabit : il survit sur la pointe des pieds pendu à une corde. Au lieu de nous émouvoir, la scène par sa longueur finit fatalement par attirer nos regards sur le "dispositif" du créateur, beaucoup trop soigné pour faire mouche. C'est étrange comme en retombant dans ses travers, Steve Mc Queen perd en force, en authenticité pour ne laisser place qu'à un spectacle léché, un peu hautain, carpaccio suffisant de chairs découpées par le fouet tellement esthétisées qu'elles finissent par soulever des ooooo et des aaaaa d'admiration béate... Le comble ! Sur le sujet, je reste sur l'inoubliable série Roots (Racines) de ma jeunesse qui mélait habilement sècheresse de la dénonciation au souffle épique de la fresque avec des saillies furieuses comme ce bébé porté à bout de bras sous une pluie battante au coeur de la nuit américaine...

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