dimanche 31 mars 2024

Rubber


La dernière image ? Ces hommages sans détour, rigolos mais inoffensifs, à Scanner, Duel ou Zombie... Toute l'histoire du Club Video de nos jeunes années est convoquée en quelques plans sympathiques.

Je suis dans ma période Quentin Dupieux et j'ai beau avoir de la tendresse pour Le Daim ou Au Poste, j'avoue avoir été passablement déçu par Yannick et pour Rubber, la déception esst encore plus grande.

Comme souvent, il y a un point de départ absurde qui force l'admiration. C'est certain. On se dit qu'en déroulant ce fil, on ne peut que déboucher sur des moments d'anthologie. Le problème est hélas multiple.

D'abord avec cette ambition, il faut pouvoir faire peur, créer de la tension. Mais 1 l'humour désarmorce absolument tout et surtout 2 n'est pas Carpenter, Cronenberg ou Spielberg qui veut.

On dit souvent que l'amour est une affaire sérieuse... C'est un peu ce que je ressens ici... Le genre autorise bien sûr le second degré (Sam Raimi ou Wes Craven mais d'autres n'en manquent pas pour ne prendre que ces deux exemples) mais le genre matriciel tout puissant doit remplir son office, doit nous emmener quelque part et très loin... Une immersion, un voyage sans retour qui permet des réflexions profondes sur la vie, la mort le sens de ce qui nous arrive.

Et Rubber hélas n'en reste qu'au film sketch, potache. C'est rageant, on ne croit d'ailleurs guère à ce pneu revenu à la vie, capable de se dresser tout seul, doté d'une pensée qui peut tuer... On ne croit à rien.  Et tous les blas blas autour du "no reason" (justifier l'absurde par une séquence d'intro, bof bof, dépeindre un meta public comme un groupe de touristes dans un parc pneunimalier, bof bof) ne font qu'agacer encore plus... Ce qui rend le film (pourtant court) interminable avec une répétition épuisante des mêmes têtes qui explosent comme chez Cronenberg...

C'est donc ça le pire, c'est que Rubber ne cherche même pas du côté de l'hommage sincère, de l'émotion qu'ont suscité chez nous toutes ces formidables pépites de la fantastique ère Video. Il ne fait que pasticher, un petit sourire cynique au coin des lèvres. C'est vraiment dommage. Ce cinéma là en a sauvé des vies entières, il mérite mieux.

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