samedi 12 février 2022

The Father

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La dernière image ? Franchement aucune en particulier... Je trouve ce film d'autant plus navrant qu'il est pourvu des meilleures intentions. Mais cela n'excuse rien. Sans âme, sans vision. La preuve qu'il faut un auteur, un réalisateur, un regard derrière la caméra. Amour qui n'était pas exempt de petits défauts parvenait à rendre le huis-clos fascinant ... Haneke a toujours quelque chose à dire, et il a un regard. Ici, c'est le néant.

Peut-être ce texte a-t-il un sens au théâtre, peut-être que la direction artistique apporte quelque chose de particulier, de fort sur les planches dans une confrontation directe avec l'acteur couvant de son jeu la maladie du souvenir, récitant sur le bout des doigts l'amnésie, le trou de mémoire ? Mais au cinéma, il y faut du cinéma. Or il n'y a pas de cinéma ici. De simples champs / contrechamps, aucun point de vue. Un caméra posée, des acteurs qui jouent leur texte et l'on récite visuellement le scénario. La petite musique est insupportable. On reste totalement extérieur à ce que vit cet homme. Pourtant on voit ce qu'il voit ... Des visages qui changent, des lieux qui se confondent... Des souvenirs de son autre fille victime d'un accident... Mais rien de rien... A part ici ou là un petit message subliminal  sur cet infirmier qui le maltraiterait ? Pour le reste, tout ce qu'on essaye de raconter, Lynch le fait divinement dans tous ses films (l'inconscient, la mémoire fissurée) et ces derniers respirent le cinéma, sont le cinéma...

Dans un autre genre mais sur un traitement finalement très proche, je trouve le Je veux juste en finir de Kauffman malgré ses défauts bien plus intéressant, bien plus profond.   

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