lundi 20 décembre 2021

Les ruines


La dernière image s'il n'en reste qu'une ? Pour moi c'est cette jeune femme qui de façon obsessionnelle va traquer les corps étranger sous la peau, son cuir chevelu, dans les reins à coups de lame effilée. Une vision d'horreur réussie avec si peu de choses, et traduisant la folie de nos sociétés occidentales en mission pour condamner le mystère, la mort, pour célébrer l'eugénisme, la pureté dès lors qu'elles sanctifient l'apparence reine, le matériel à tout prix, etc.

Les Ruines est par ailleurs un petit film d'horreur pas dénué d'intérêt, plutôt habile et surtout éprouvant. On sent qu'il est tourné à peu de frais mais comme souvent les "bons crus" (Pas de pétrole mais quelques idées fortes). Le genre de série B horrifique qui ne se refuse pas.

C'est ce qui est appréciable : lorsque sur un sujet donné (l'exploration d'une pyramide, la confrontation avec une plante carnivore géante), le film va consciencieusement éviter les poncifs (exploration souterraine, confrontation avec des populations autochtones anthropophages et sanguinaires), se contente d'explorer la surface (terrasse supérieure) d'une pyramide Maya et de décortiquer avec un souci de réalisme les mécanismes de la peur partagée par ces 5 victimes en gestation.

Evidemment les petits touristes buveurs de Mojitos en bord de piscine restent sourds aux mises en garde des habitants du coin (qui eux savent et connaissent les risques encourus par les explorateurs les plus inconscients). Là encore, petit message sur ce que le tourisme à l'heure du low cost et du air B&B peut donner de plus vidé de sa substance : aucune rencontre avec l'autochtone, on reste entre soi, on boit de l'alcool et on rêve de faire deux trois photos sur une pyramide comme on le ferait dans un cimetière. 

Ce qui séduit, c'est donc ce message subliminal couplé à une volonté d'anti-spectacularisme et d'explorer au maximum les réflexes humains, les situations réalistes, la volonté de se serrer les coudes, d'accepter l'horreur jusqu'au sacrifice ultime... J'aime beaucoup notamment cette prise de parole finale qui révèle les rêves de jeunesse du héros an sens le plus noble du terme (tel est son nom, il rêvait d'être médecin etc.) qui a des accents sincères tout en permettant de faire diversion pour permettre à sa fiancée de se faire la malle.

L'ensemble reste mineur mais comme je le disais, j'en apprécie la fraîcheur, le ton, l'exploitation intelligente d'un huis clos à ciel ouvert.



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