lundi 1 février 2021

Twin Peaks. J'y reviendrai...

Je l'avais loupé à l'époque (j'étais en prépa et peu dispo pour les joies de la télévision le soir). J'ai découvert l'univers à travers le film Fire walk with me qui ne m'avait d'ailleurs pas fait grosse impression. Sentiment d'un fatras décousu de scènes coupées et de desseins effleurés ou manqués au moment de l'écriture de la série. Cela m'avait quand même livré le pot aux roses (l'identité du coupable) m'enlevant tout envie de me refaire la série par la suite.

Je n'y suis revenu qu'avec la saison 3 qui malgré quelques lourdeurs et incongruités, ressemble fort et souvent à ce qu'un long métrage de Lynch peut avoir de meilleur. Puis me laissant peu à peu happé par le récit, j'ai fini par déceler ce qui selon moi donne à comprendre toute la mystique de Twin Peaks. Me suis donc coltiné les 2 premières saisons pour m'en convaincre et voilà ce que j'ai trouvé :

Le choix du tout premier plan n'est jamais fortuit. Le choix du dernier non plus. Si je m'en tiens aux 2 premières saisons. La série s'ouvre quasiment sur le visage de Josy Packard devant une glace et se termine avec le visage de Dale Cooper devant ce même miroir... Intéressant si l'on se souvient que la saison 1 se termine sur la tentative d'assassinat de Dale Cooper par Josy Packard.  Ce qui me laisse à penser que la vérité se situe quelque part entre ces 2 personnages dans ce lieu mystérieux qu'est la chambre de Dale.  

Dès le début, Dale Cooper est dans un véhicule, qui le transporte d'un lieu vers un autre. De son passé vers son futur ? D'une réalité vers un purgatoire. On enquête sur un meurtre mais n'est-il pas question du meurtre de Dale Cooper et des mobiles de cette tentative d'homicide.  

Dale Cooper s'exprime en permanence dans un petit magnétophone et s'adresse à une personne qui n'est pas là... C'est ce qui se passe à peu de choses près lorsqu'il parle au téléphone dans sa chambre au moment où l'on frappe à la porte et que quelqu'un lui tire dessus (dernier épisode de la saison 1).

Tout me semble se situer là, dans cette chambre de Dale Cooper d'où l'univers du créateur (de l'inspecteur ? ) se déploie, se révèle comme la photographie dans la chambre noire. Rétrospectivement, Mulholland Drive reprend la même recette et avant lui Carnival of Soul.

Tout commence donc et tout finit dans cette chambre. Pour moi.

Ce faisant, on comprend beaucoup mieux les 3 saisons d'autant que la dernière renforce par beaucoup d'aspects cette approche interprétative.

Lorsque Laura Palmer hurle à la toute fin de la dernière saison c'est évidemment le cri de la victime implorant l'enquêteur de ne pas l'oublier, c'est aussi possiblement le hurlement d'une jeune femme qui vient d'arriver dans la chambre de Cooper et qui le découvre inconscient au sol et dans un bain de sang.

J'y reviendrai...


   

  

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