mardi 2 mai 2023

Le trésor de la Sierra Madre


 La dernière image ? Cette tempête (sous deux crânes) de la toute fin, puis les rires, caverneux, nerveux, possédés, qui disent tout de ce que raconte le film et comment la folie vient aux hommes que l'or aveugle, déforme, disloque et leur raison avec...

Je suis heureux de pouvoir parler de ce film que je découvre tardivement. Juste commencer par dire mon admiration devant l'audace pour exploiter les extérieurs (précurseur de la nouvelle vague ?) et les chocs culturels, J'adore par ailleurs John Huston et ai toujours apprécié l'humanité, l'éclectisme que l'on sent jusque dans le choix de ses thèmes, de ses films à chaque fois très différents les uns des autres... Mes préférences allant toujours à mon trio de tête The Asphalt Jungle - Fat City - The man who would be king.

Ce que j'adore ici c'est pour commencer cette recherche de réalisme qui s'inscrit dans la lignée d'un The Lost Patrol (le côté Fordien qui recherche la vérité des grands espaces immobiles écrasés par la chaleur, avec des personnages devenus fous ou dépassés / impuissants face à l'ironie de leur sort) et préfigure d'une certaine façon des chefs d'oeuvre comme le Salaire de la peur qui sort 4 ans plus tard à peine et dans lequel on retrouve (je trouve) énormément des saillies visuelles déjà marquantes ici... L'on sent que ce film a constitué une influence majeure pour dnombre de films jusqu'à La Ballade de Buster Scruggs.

Parmi les idées géniales, Humphrey Bogart à contre-emploi proprement extraordinaire. Le papa Huston également fantastique dans le rôle bonhomme du vieux briscard modérateur avec un solide bon sens et quelques valeurs en or. Puis dans le désordre, ce sont les arbitrages à trois pour éliminer le quatrième venu, les paupières qui veulent tombent mais qui luttent face au frère ennemi qui n'attend qu'une occasion pour savonner la planche... Puis le sort qui s'en mêle lorsque le personnage de Fred Dobbs devenu paranoïaque (joué par Humphrey) finit découpé à la machette... Toute la science là encore du hors champ (comme lorsqu'il essaye d'éliminer son compère de toujours). Puis l'exécution sommaire des bandits de grand chemin rattrapés par le destin une fois de plus... Le film culmine enfin dans une scène finale d'anthologie où la nature reprenant ses droits balaye tout sur son passage... Mémorable, d'une modernité fracassante et une influence majeure de tant de films à suivre.

   

      



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire