Quelle plus belle tirade ?
Quelle plus belle mort ?
Quelle plus belle fin ?
Tom se projette, se raconte,
Nous raconte, nous autres,
Toi, moi, lui, elle,
Nous qui prendrons demain le métro
La gueule enfarinée, la tête basse
Sans même remarquer
Le macchabée juste à côté.
C'est qu'on nous
cause ici du travail
Celui qui avilit, celui qui enchaîne,
Ses effets collatéraux sur celles et ceux
Qui en dépendent pour vivre :
Une femme ne compte pas ses heures
Prisonnière d’une tour de verre,
D’un piège de cristal,
Alors qu’elle pourrait être chez elle
Bien au chaud dans ses draps douillets.
Elle est d’emblée cet être dédié
Corps et âme à sa tâche
A l’heure où d’autres dorment
Du sommeil du bienheureux.
Et ce chauffeur de taxi
Subit tout autant son sort
En attendant mieux...
Créer sa propre entreprise ?
Allez soyons fous,
Location de limousine !
Le
troisième larron
Est tueur à gages.
Sans scrupules
Mais sans illusions.
Jusqu'au boutiste, il remplit
Toujours ses contrats.
Subtil trio nocturne « au
travail »
Qui donne à ce thriller crépusculaire
Sa dimension allégorique surpuissante.
L'apparition d’un coyote dans les phares ?
Les visions poétiques d’un Wolfen
Sous les yeux ravis de ces
2 personnages masculins
En quête de hauteur (dans ce monde de brutes).
Leur relation ? Ambigüe, emprunte de respect,
D’admiration lorsque le tueur désenchanté
Reconnaît au chauffeur le courage
D'avoir su, contrairement à lui,
Briser ses chaînes en volant
Au secours de la
working girl,
prenant ainsi son destin
en main
Pour ne pas finir écrabouillé
Comme ces dépouilles anonymes
Qu’on retrouve au petit matin dans le métro….
Un très grand thriller autour des ravages
De la grande ville sur l’individu
Venu y chercher son salut…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire