jeudi 7 janvier 2016

Le Pont des espions. Steven Spielberg


Il faut d'abord préciser aux amoureux des passerelles en tout genre que de Pont il est finalement très peu question dans ce nouvel opus de Spielberg qui se veut être une ode à la détermination, à une forme de jusqu'au-boutisme en matière d'honnêteté et de foi aveugle dans la "justice des hommes"... Justice évidemment jamais rendue dans les faits sans une contrepartie, sans un sacrifice à la clé (qu'il soit une monnaie d'échange sur le plan diplomatique ou le deuil d'une partie de soi sur le plan familial).

Dans l'ensemble le plus intéressant restera à mon sens la dimension ubuesque, les pièges tendus, les doubles sens, les fausses identités, le fait d'entretenir en toute chose le flou pour avancer à couvert sans perdre de vue son objectif (quitte à y laisser un manteau et sa santé)... D'où l'impérieuse nécessité de se doter d'une colonne vertébrale, d'une vision pour savoir vers où l'on chemine... C'est le cas de ce personnage principal, incorruptible, indéfectible défenseur des droits universels. Et force est de reconnaître que Tom Hanks, ample et lumineux, incarne assez puissamment cette soif de justice avec un grand J ! 

Mais dans l'ensemble, Le Pont des espions est tout de même un petit cru de son auteur, plat, longuet, et surtout versant trop dans le bon sentiment, la guimauve qui finit par empester le spectateur... C'est dommage parce qu'en restant sur le terreau paranoïaque et schizophrène des négociations à mots couverts il y aurait eu matière à accoucher d'un objet vertigineux sur la diplomatie et la partie d'échecs silencieuse dont elle est bien souvent l'objet, surtout dans des périodes de tensions pareilles. La fin est assez réussie, rigolote parce qu'elle rappelle l'épilogue de l'Homme qui en savait trop (James Stewart retrouvant ses amis qui ont dormi tout le temps que l'aventure aura duré...). Clin d'oeil intentionnel ? Difficile à dire mais ça fonctionne...

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