lundi 21 avril 2025

Ucho


 La dernière image ? Probablement cette scène de repas alcoolisé où s'invitent des pique-assiettes aux intentions jamais limpides...  Un moment éthylique qui rappelle à certains égards des scènes fantastiques comme seul John Cassavetes savait les trousser.

Il y a aussi dans ce huis clos paranoïaque quelque chose de saisissant qui vous tient en haleine au moins le temps pour le charme de s'évanouir... Et la mise en scène qui soutient la tension est d'ailleurs à saluer de ce point de vue. Le noir et blanc également qui est puissamment expressif.

Mais voilà, tout ceci est finalement très verbeux. Ca parlotte, ça parlotte, ça ne fait que tailler le bout de gras souvent pour ne pas dire grand chose et alors même que ces deux esprits chagrins se croient sur écoute et menacés... Ce qui a pour effet de dilluer notre attention d'autant que la structure narrative  ne permet pas de montée chromatique de la dramaturgie. Nous sommes empêchés notamment par ces allers-retours un peu mécaniques du présent de cette maison vers le passé où l'on se serait compromis... Flashes back intempestifs qui agissent comme un coupe-faim. Dommage pour finir. Mais pas initéressant, loin de là.    

dimanche 20 avril 2025

La Forteresse noire (The Keep). Michael Mann


La dernière image ? Peut-être ces plans en contre-plongée sur trois maisons dans la montagne de Transylvanie au coeur de la tempête... J'aime beaucoup également les plans de fin dans ce qui ressemble à une grotte immense, une cavité rocheuse d'envergure... Atmosphère tout à fait troglodyte.

L'ambiance du film est à cet égard celle d'un Aguirre (la musique de Tangerine Dream y fait beaucoup) qu'on aurait reprisé avec une narration proche de celle d'un Highlander (les 2 immortels qui s'affrontent d'abord à distance puis face à face) ou d'un Indiana Jones (le côté patchwork historico-fictionnel avec les nazis faisant face à une puissance maléfique qu'ils convoitent mais qui les dépassent pour finir.

J'ai vu le film lors de sa sortie en VHS à l'époque (1983 je dirais) et déjà le sentiment qu'il m'avait laissé était quelconque. Je me rappelle avoir somnolé le plus souvent. C'est que le montage final probablement est contraire aux volontés de Michael Mann. Mais n'empêche ! Le film est évidemment louable dans son intention de contourner la mythologie et les standards narratifs d'un Dracula (puisqu'on navigue en terrain connu avec le château, le vampire, les victimes, le chasseur de vampires venu de loin) en empruntant au film d'aventures (Sorcerer, Aguirre), au film de SF (la créature ressemble davatage à un extraterrestre qu'au comte Dracula) avec cette agglutination de personnages enlisés sur les flancs d'une montagne hallucinée. Il n'en reste pas moins que l'ensemble est bancal, des pistes vite expédiées, des bavardages interminables, des moments inutiles (l'étreinte du couple), des effets spéciaux datés et une musique qui cherche à tort l'atmosphère d'un film d'errance.. Quand il fallait chercher l'atmosphère étouffante d'un surplace, d'un enlisement.

Bref, l'éditeur Carlotta agite la pancarte "film maudit". Je n'y vois qu'un truc assez mal écrit, mal joué (Glenn Scott frise le ridicule comme l'acteur sur sa chaise roulante à de multiples reprises) et faisant ressortir tous les tics malheureux de Michael Mann (notamment l'utilisation mal à propos de la musique).

mardi 1 avril 2025

Juré numéro 2


La dernière image ? Pas facile mais je crois que ce que je préfère dans le film c'est encore le mystère de ce dernier plan : le héros, devenu papa comblé, ouvre la porte et tombe nez à nez avec l'avocate (actrice proprement fabuleuse dans ce rôle) dont le regard ne dit pas grand chose sur ses intentions... Mais le chapitre à suivre, les points de suspension qui donnent de la force à cette fin ouverte.

Ensuite, je dirais que ce film est dans la droite lignée d'un Cry Macho qui était intéressant dans sa portée philosophique, dans les questions de société qu'il soulevait mais dans un élan trop lâche, avec u manque d"énergie, de volonté, de conviction. Ici, c'est un peu le même souci : il est question de justice, de vérité, de survie, de sauvegarde de ses intérêts, d'intentionnalité, de non assistance à personne en danger... Mais globalement, le film a un je ne sais quoi de narration "plan-plan" à l'intensité faiblarde.

Bien sûr le point de départ surprend, on accepte même si le hasard et la coïncidence interrogent. Mais on se laisse prendre et l'on voit bien le canevas d'un 12 hommes en colère se mettre en place avec un Henri Fonda dans la peau ici du juré - coupable.    

Le film déroule son programme et c'est le scénario qui défile sous nos yeux. Tout est trop sagement écrit

La mise en scène ne vient par relever le tout. Il manque le piment, la folie, la vision.

Alors voilà je pense que le regard de braise du grand Clint s'émousse, commence à s'effacer doucement. C'est la vie. Mais on t'aimait Clint, on t'aime et on t'aimera.

Juré numéro 2 est donc un film de procès pas initéressant, qui tient sobrement la route mais pas toutes ses promesses hélas.

Alien Romulus


La dernière image ? La seule à vrai dire c'est ce slalom de l'apensateur entre des flaques de gerbes d'acide ascensionnel. Là on ne pourra pas reprocher au film d'avoir pompé ses prédecesseurs. C'est sa signature. Aucune autre à la ronde. 

Le film commençait pas mal non plus dans cette ville qui rappelle les cités fouillies  dans Le 5e Elément ou Blade Runner...

Et puis tiens, une fois n'est pas coutume, les héros seront ces jeunes écervelés façon Goonies XXL. Un groupe de têtes brûlées flanqué d'un androïde (qui tient plus du doudou grandeur nature) s'avance le nez au vent comme dans tout slasher sans se douter qu'il va droit à l'abbatoir, se coltinant une virée intersidérale vers un vaisseau à la dérive comme des d'jeunes d'aujourd'hui sillonnant caméra au point des friches industrielles en péril.

Ça c'est pour les points rafraîchissants. Pour le reste, on a l'impression d'un best of des bandes annonces des 4 premiers opus éclairés sporadiquement paur une boule galactique à facettes (lumière - pénombre - contre jour - lumière crue etc). Il se dégage une agaçante impression de déjà vu qui finit par lasser objectivement et nous convaincre qu'à tout prendre mieux vaut toujours revenir à l'original et ses 2 première suites portées par de vrais auteurs (Cameron et Fincher)...